
La présence croissante des enfants dans la rue devient de plus en plus préoccupante dans la ville de Beni. Errant dans les rues, ces enfants vivent de la mendicité et sont souvent livrés à eux-mêmes, sans encadrement familial ni soutien social.
Le Chef des Travaux Castro Munyama, enseignant expert en éducation, tire la sonnette d’alarme sur cette réalité. Selon lui, ce phénomène est lié à plusieurs facteurs sociaux, économiques et sécuritaires.
« Il y a plusieurs facteurs qui occasionnent le phénomène enfant de la rue. La pauvreté en est le facteur bien important. Ces enfants visibles sur les artères de la ville vivent de la mendicité et sont exposés à la malnutrition, aux maladies, à l’exploitation, aux travaux forcés et aux abus sexuels. Il y a aussi des cas de trafic d’êtres humains et d’autres formes de violences. Ils peuvent facilement tomber dans la consommation de drogues, l’alcoolisme, la violence ou encore l’isolement social, avec une trajectoire de vie sérieusement compromise », déplore l’expert.

Face à cette situation, il plaide pour des réponses coordonnées impliquant la famille, la communauté et les autorités publiques.
« La famille devrait assurer un environnement familial stable et sécurisé pour ces enfants. La communauté peut aussi initier des programmes de sensibilisation pour alerter sur cette problématique. Il faut créer des centres d’accueil et de réhabilitation, organiser des activités d’encadrement, et surtout, les autorités doivent mettre en place des politiques publiques de protection de l’enfance, lutter contre la pauvreté, et favoriser des programmes de réinsertion sociale et professionnelle », recommande-t-il.
La problématique des enfants de la rue reste un défi majeur pour le développement humain à Beni. Elle interpelle tous les acteurs sociaux à agir de manière concertée et urgente.
La mise en place de solutions durables passe notamment par un engagement fort de l’État, soutenu par la société civile, les familles et les partenaires éducatifs.
Justin Mupanya