
Quatre civils ont été tués et plusieurs autres grièvement blessés lors d’une attaque sanglante menée samedi 12 juillet aux environs de 20h locales dans le village d’Otomabere/Bwanasura, situé dans la chefferie de Walese Vonkutu, territoire d’Irumu (province de l’Ituri). Plusieurs habitations ont été incendiées, et des corps calcinés ont été retrouvés sur les lieux.
Selon des sources locales concordantes, les assaillants, identifiés comme membres présumés du groupe terroriste ADF (Forces Démocratiques Alliées), sont arrivés à pied en provenance de l’ouest de la Route nationale numéro 4, précisément sur le tronçon Komanda-Beni. Après avoir semé la terreur dans le village, ils se seraient repliés vers la forêt de Mayi Tatu, toujours dans la chefferie de Walese Vonkutu.
Les blessés ont été évacués en urgence vers des structures de santé locales, souvent peu équipées pour prendre en charge des cas aussi graves. « Il y avait des cris de détresse partout. Nous avons retrouvé des corps calcinés dans des maisons incendiées », a témoigné un habitant ayant survécu à l’attaque.
Ce drame survient dans un contexte sécuritaire particulièrement tendu dans la région, où les incursions des ADF sont devenues fréquentes. Les localités de Mambasa, Irumu et Beni continuent d’enregistrer des attaques similaires, marquées par des meurtres, des enlèvements, des incendies et des pillages.
En réaction, la coalition FARDC-UPDF (armée congolaise et armée ougandaise) mène actuellement des opérations conjointes de traque contre les ADF, notamment dans la forêt de Lolwa, à la limite des territoires d’Irumu et de Mambasa. Selon des sources militaires, les opérations s’intensifient dans cette zone, réputée pour être un sanctuaire des rebelles.
Malgré cette pression militaire, les groupes armés parviennent encore à frapper des villages reculés, profitant de la densité forestière et du manque de couverture sécuritaire suffisante. « Nous avons besoin d’une présence militaire permanente et de moyens de communication pour alerter rapidement en cas d’attaque », a plaidé un chef local.
Par ailleurs, des organisations humanitaires s’inquiètent de la situation des populations civiles, de plus en plus exposées à des violences extrêmes. Des centaines de familles ont fui Otomabere pour se réfugier dans des localités voisines jugées plus sûres, aggravant la crise humanitaire dans la région.
Les autorités provinciales et coutumières appellent à une coordination renforcée entre les forces armées, les partenaires humanitaires et les communautés locales pour prévenir de nouvelles tragédies.
Justin Mupanya