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Filles enceintes à l’école : Patrick Muyaya appelle à briser les tabous et protéger le droit à l’éducation

Alors que la récente circulaire du ministère de l’Éducation nationale autorisant les filles enceintes à poursuivre leur scolarité continue de faire débat, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, est monté au créneau pour clarifier la position des autorités. Il a affirmé que cette décision n’encourage pas la dépravation, mais s’inscrit dans le respect du droit fondamental à l’éducation pour tous, garanti par la Constitution congolaise.

« Refuser à une élève enceinte l’accès à l’école, c’est lui infliger une double sanction », a dénoncé Patrick Muyaya, pointant du doigt les carences d’encadrement familial et scolaire qui exposent les adolescentes aux grossesses précoces. Pour lui, il est temps de regarder la réalité en face et d’arrêter d’aborder ces questions avec hypocrisie.

Il a rappelé que la République démocratique du Congo est liée par des engagements internationaux comme la Convention relative aux droits de l’enfant, qui interdit toute exclusion scolaire basée sur la grossesse. Il s’agit, selon lui, d’un impératif moral et juridique que le pays se doit de respecter.

L’éducation comme outil de prévention

Le porte-parole du gouvernement a mis en lumière les conclusions des enquêtes démographiques de santé (EDS) qui montrent une corrélation directe entre le niveau d’instruction des jeunes filles et la réduction des grossesses précoces. « Une fille instruite est mieux outillée pour se protéger. La scolarisation reste un puissant levier de prévention », a-t-il martelé.

Patrick Muyaya a plaidé pour une approche inclusive, misant sur une éducation sexuelle adaptée à l’âge des élèves, un dialogue intergénérationnel constructif, et une collaboration sincère avec les confessions religieuses. « Ce n’est plus le moment de fuir la discussion. La réalité, c’est que nos enfants sont déjà exposés à des contenus à caractère sexuel. Il faut leur donner les bons outils, pas les condamner », a-t-il affirmé.

Une société appelée à plus de responsabilité

Au-delà de la simple continuité scolaire, Muyaya a insisté sur la nécessité de lutter contre l’impunité entourant certaines grossesses, notamment lorsqu’il s’agit d’abus sexuels. Il appelle à identifier et sanctionner les auteurs, tout en accompagnant les jeunes filles victimes pour éviter leur marginalisation.

« Laisser une adolescente tomber enceinte, puis la rejeter, c’est trahir deux fois notre responsabilité collective », a-t-il déclaré.

Face aux critiques et résistances, Patrick Muyaya mise sur un sursaut de conscience collective. La mesure ne pourra produire ses effets que si l’ensemble des acteurs – écoles, familles, Église, société civile – s’impliquent concrètement dans sa mise en œuvre. L’enjeu est clair : garantir à chaque fille, quel que soit son parcours, le droit de rêver, d’apprendre et de bâtir son avenir.

Justin Mupanya

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