Une attaque meurtrière a visé la cité de Komanda, dans le territoire d’Irumu, en province de l’Ituri, dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet 2025. Des hommes armés identifiés comme des ADF présumés ont pris pour cible un quartier du centre, causant la mort d’au moins 30 civils, selon un bilan encore provisoire.
Les victimes ont été surprises dans une salle polyvalente catholique, où elles étaient rassemblées dans l’attente d’une activité éclesiastique. Plusieurs ont été exécutées à l’arme blanche ou par balles. La brutalité de l’attaque laisse peu de survivants.
En plus des pertes humaines, plusieurs maisons ont été incendiées et des biens emportés, accentuant la détresse des familles locales. Christophe Munyanderu, coordonnateur de l’ONG Convention pour le respect des droits humains (CRDH), parle d’un acte de terreur prémédité. Selon lui, la population est en état de choc. Il indique que « les habitants ne comprennent pas comment une telle attaque a pu se produire aussi près du centre de la cité, sans intervention rapide ».
Il décrit une atmosphère pesante, marquée par la peur, la colère et le sentiment d’abandon. Pour lui, cette attaque montre que « Komanda reste une cible vulnérable, malgré la présence des services de sécurité dans la région ».
La société civile exige l’arrivée du gouverneur militaire sur les lieux, estimant que les autorités doivent prendre leurs responsabilités. Les corps des victimes n’ont pas encore été levés, la population refusant toute inhumation tant que le drame n’a pas été reconnu au plus haut niveau provincial.
Cette attaque relance la question de l’efficacité de l’état de siège en Ituri, alors que les incursions armées se poursuivent sans relâche. Komanda, déjà frappée à plusieurs reprises par des violences, redevient un épicentre de l’insécurité dans la région.
Roger KAKULIRAHI