
Le massacre perpétré dans la nuit du 26 au 27 juillet 2025 dans une église catholique de Komanda continue de susciter une vague d’indignation en République démocratique du Congo et à l’international. Au moins 43 civils, dont 19 femmes, 15 hommes et 9 enfants, ont été tués de manière atroce, la majorité à l’arme blanche, selon des sources locales et humanitaires. Le drame est attribué aux Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe armé affilié à l’État islamique (ISCAP/Daech).
Une attaque « inqualifiable » qui choque la conscience mondiale
Dans un communiqué publié ce lundi, la France a dénoncé une attaque « lâche et inqualifiable », réaffirmant sa solidarité avec les familles endeuillées et les autorités congolaises. Le gouvernement français a également exprimé son engagement à appuyer la lutte contre le terrorisme dans l’Est du pays.
La Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) a également fustigé une « tragédie inacceptable », évoquant une « violation grave du droit international humanitaire ». La représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU en RDC a exigé l’ouverture d’enquêtes rigoureuses et la traduction en justice des auteurs, rappelant que le ciblage de civils dans un lieu de culte constitue un crime abject contraire à toutes les normes internationales.
Les États-Unis expriment leur solidarité
De son côté, l’ambassadrice des États-Unis en RDC, Lucy Tamlyn, s’est déclarée « profondément attristée par l’horrible attaque » ayant visé l’église de Komanda, qualifiant les faits de « violence barbare ». Elle a rappelé l’engagement de Washington à soutenir les efforts de paix dans la région :
« Les États-Unis condamnent avec la plus grande fermeté cet acte de violence barbare (…). Nous exprimons notre solidarité avec les victimes et réaffirmons notre engagement à soutenir les efforts pour rétablir la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC », a-t-elle déclaré dans une note officielle.
Une stratégie de terreur pour contrer les opérations militaires
Selon les autorités congolaises, cette attaque viserait à détourner l’attention des opérations conjointes FARDC-UPDF menées actuellement contre les ADF dans la région. Le gouvernement de Kinshasa a promis de poursuivre sans relâche les auteurs de cette tuerie et de restaurer la sécurité dans les zones meurtries par les conflits armés.
Dans l’immédiat, la MONUSCO a renforcé ses patrouilles autour de Komanda, assuré un soutien logistique pour l’inhumation des victimes et contribué aux soins médicaux des blessés.
Une population en détresse
La population locale, profondément traumatisée, continue de fuir les zones les plus exposées aux incursions armées. Des appels ont été lancés pour une intensification de l’aide humanitaire, alors que la peur et l’insécurité paralysent la vie quotidienne dans plusieurs localités d’Ituri et du Nord-Kivu.
Le groupe ADF, originaire de l’Ouganda, est actif dans l’Est de la RDC depuis plus de deux décennies. Depuis son allégeance à l’État islamique en 2019, il est responsable de centaines d’attaques contre les civils.
Justin Mupanya