L'information est notre priorité

Rdc-Joseph Kabila dans le viseur de la justice militaire : un procès qui pourrait redéfinir l’histoire politique congolaise

L’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, est aujourd’hui confronté à l’un des procès les plus explosifs de l’histoire contemporaine du pays. Jugé en son absence, il fait l’objet d’une série d’accusations qui, si elles sont confirmées, pourraient bouleverser durablement la mémoire nationale et les fondements de l’État congolais.

l’Auditorat général Militaire représenté par le Lieutenant-général Jean-René Likulia Bakulia, a requis la peine de mort contre celui qui fut à la tête du pays pendant dix-huit ans. Les faits reprochés sont d’une ampleur exceptionnelle : trahison, complicité avec des groupes armés, crimes contre l’humanité, violences sexuelles, assassinats, torture, et occupation militaire de la ville de Goma. Ces accusations sont liées à une présumée alliance secrète avec le mouvement rebelle M23, réactivé sous le nom d’Alliance des forces du changement (AFC), qui contrôle aujourd’hui plusieurs zones du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Mais le procès ne s’arrête pas aux faits militaires. Il s’enfonce dans une zone encore plus sensible : celle de l’identité. Les avocats de l’État affirment que Joseph Kabila ne serait pas congolais de naissance, mais rwandais, né sous le nom d’Hyppolite Kanambe. Cette hypothèse, si elle est retenue, pourrait transformer l’accusation de trahison en celle d’espionnage, réservée aux étrangers.

Face à cette offensive judiciaire, les partisans de l’ancien président dénoncent une dérive politique. Pour Néhémie Mwilanya, ancien directeur de cabinet, il s’agit d’une tentative de réécriture de l’histoire nationale. José Makila, ancien ministre, estime que ce procès menace les fondements mêmes de l’État de droit.

Pour les magistrats militaires, au contraire, il est temps de briser l’impunité. Le message est clair : aucune fonction, aucun passé glorieux ne peut justifier la trahison ou l’alliance avec les forces qui déchirent le pays depuis plus de vingt ans.

Le verdict attendu dans les prochains jours pourrait marquer un tournant décisif. Ce procès ne juge pas seulement un homme, mais interroge la capacité de la République à affronter ses propres démons et à reconstruire sur des bases de vérité et de justice.

Justin Mupanya

Partager

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *