
La chefferie des Walese Vonkutu, en territoire d’Irumu (Ituri), reste plongée dans une crise sécuritaire persistante, malgré l’opération conjointe FARDC–UPDF censée neutraliser les rebelles ADF. Les groupements Bapkulu et Bandavilemba continuent de subir attaques, enlèvements et autres violences, au grand désarroi des habitants.
Dans une déclaration adressée à la presse, John Kihimba, coordonnateur de l’ONG de défense des droits humains COARDHO, antenne d’Irumu, se dit profondément préoccupé par la situation.
« Je reste profondément inquiet face à la persistance de l’insécurité perpétrée par les ADF et leurs supplétifs dans la chefferie des Walese Vonkutu, particulièrement dans les groupements Bapkulu et Bandavilemba », a-t-il déclaré.
Alors que les opérations militaires ont permis des avancées significatives dans des localités telles que Boga, Tchabi, Mitego, ou encore plusieurs zones du territoire de Beni, la situation reste paradoxalement critique dans Walese Vonkutu. Ce contraste soulève des interrogations au sein des acteurs locaux.
Selon John Kihimba, une hypothèse à considérer est celle de complicité entre certains civils et les rebelles ADF, ce qui fragiliserait l’efficacité des opérations dans la zone. Il évoque également des témoignages faisant état de groupes armés se faisant passer pour des ADF afin d’imposer des jetons, des redevances traditionnelles illégales, aux habitants.
Face à cette crise persistante, il appelle les jeunes, les leaders communautaires et l’ensemble de la population à renforcer la vigilance, dénoncer tout mouvement suspect, rompre tout lien avec les groupes armés et refuser de payer des taxes illégales. Il encourage par ailleurs le dialogue entre autorités traditionnelles, religieuses et communautaires afin de consolider la cohésion sociale.
Le défenseur des droits humains exhorte enfin les autorités provinciales et nationales à intensifier la traque des auteurs de cette insécurité et à garantir une protection effective des populations civiles.
« La paix dans les Walese Vonkutu dépendra de l’engagement collectif de toutes les forces vives pour barrer la route aux ennemis de la paix », conclut-il.
Roger KAKULIRAHI