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Baswagha–Madiwe : recrudescence inquiétante des vols à mains armées, les opérateurs économiques de Cantine en alerte

Le groupement Baswagha–Madiwe, dans le territoire de Beni, fait face depuis plus de trois mois à une montée préoccupante des cas de vols simples et de vols à mains armées. Les principales cibles de ces actes criminels sont les acheteurs de cacao ainsi que plusieurs maisons de commerce, une situation qui fragilise sérieusement l’économie locale.

Les agglomérations de Cantine et de Mabalako, dans la localité Baswagha-Lubena, sont devenues l’épicentre de cette insécurité nocturne. Presque chaque nuit, des capitaux disparaissent, décourageant de nombreux opérateurs économiques qui investissaient dans cette zone stratégique du territoire de Beni.

La population locale exprime une vive inquiétude face à ce qu’elle qualifie de « barbarie nocturne », dénonçant l’absence de réponses efficaces malgré les alertes répétées. Les cas les plus récents ont été enregistrés dans la nuit du dimanche 14 au lundi 15 décembre 2025, dans l’agglomération de Cantine. Une opératrice économique, Mme Cécile Muname, acheteuse de cacao, a été attaquée dans sa chambre à l’hôtel MH. Les assaillants ont emporté une somme estimée à 23 millions de francs congolais et 1 000 dollars américains. La même nuit, la maison commerciale Haujin, située au rond-point Aradjabu, a été cambriolée après destruction des portes, avec à la clé le vol d’une moto neuve de marque Haujin (petit format).

La société civile du groupement Baswagha–Madiwe déplore que, malgré les dénonciations et la documentation transmises aux autorités compétentes, les cas de vols continuent d’être signalés presque chaque nuit. Cette situation contraste avec l’annonce officielle de patrouilles nocturnes des forces de l’ordre, censées être opérationnelles sept jours sur sept dans toute l’agglomération de Cantine.

Cette contradiction alimente les soupçons au sein de la population. « S’agit-il d’une complicité interne, d’une infiltration des réseaux économiques ou d’une incompétence des services de sécurité locaux ? », s’interroge Justin Paluku Kavalami, président des forces vives de la société civile à Baswagha–Madiwe.

Face à cette recrudescence de l’insécurité, les forces vives exigent l’ouverture d’enquêtes sérieuses et approfondies, impliquant à la fois les opérateurs économiques et les services de sécurité locaux. Elles appellent également la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) à réfléchir à la mise en place d’une société de gardiennage pour assurer la protection des maisons commerciales. Enfin, elles insistent sur l’implication active de la population à travers la culture de dénonciation et une vigilance accrue afin de barrer la route aux ennemis du développement local.

Plusieurs autres cas récents illustrent l’ampleur du phénomène : dans la nuit du 13 au 14 décembre, la boutique de M. Kakule Musavuli Kopinage a été vandalisée ; dans celle du 12 au 13 décembre, 120 kilogrammes de cacao ont été emportés au dépôt de M. Mumbere Geha Jack, tandis que le dépôt de Mme Grâce a également été saccagé. La nuit du 9 au 10 décembre, le dépôt de cacao et le domicile de M. Kakule Kakongya ont été vandalisés. D’autres dépôts de cacao ont été ciblés successivement dans les nuits du 8 au 9 décembre et du 7 au 8 décembre.

En l’espace de trois mois, les cas de vols se sont multipliés sans qu’aucune mesure concrète ne parvienne à rassurer la population. L’insécurité persistante menace désormais la survie économique de Cantine et des agglomérations environnantes. La population attend des actions urgentes et des réponses claires de la part des autorités compétentes.

Thanks-Aiglon Mukanda Paluku

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