À l’occasion de la journée internationale de lutte contre le harcèlement scolaire, célébrée chaque 6 novembre, plusieurs élèves de la ville de Beni dénoncent les maux qui minent leur environnement d’apprentissage. À l’Institut Munyembelu, la corruption et le harcèlement sexuel sont pointés du doigt comme des facteurs majeurs de la dégradation du système éducatif.
Interrogée par notre rédaction, Lucie Beta, élève dans cet établissement, déplore que ces pratiques restent fréquentes dans plusieurs écoles de la ville.
« La corruption et le harcèlement sexuel sont des réalités dans nos écoles. Certains enseignants exigent de l’argent ou des faveurs en échange de bonnes notes. Cela décourage les élèves sérieux et favorise la paresse et l’indiscipline », témoigne-t-elle.
La jeune élève appelle ses camarades à se concentrer sur leurs études, à avoir confiance en eux-mêmes et à dénoncer tout acte suspect auprès des autorités compétentes.
De son côté, Evariste Mawambula, préfet de l’Institut Munyembelu, reconnaît que ces comportements constituent un frein à l’éducation. Il rappelle que la loi congolaise réprime fermement la corruption et le harcèlement sexuel, mais que beaucoup de victimes préfèrent garder le silence, par peur de représailles.
« Si un enseignant est reconnu coupable d’un acte de harcèlement, il doit être sanctionné conformément au règlement intérieur de l’école et aux instructions du ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté », insiste-t-il.
Ce responsable scolaire invite les élèves à briser le silence et exhorte les écoles de Beni à multiplier les séances de sensibilisation, à organiser des journées portes ouvertes et à installer des boîtes à suggestions afin de recueillir les plaintes anonymes.
Ces initiatives, selon lui, contribueraient à restaurer un climat de confiance et à préserver l’intégrité du système éducatif dans la ville de Beni.
Bihawa Matsongani Mwavuwha