
Le mardi 12 août 2025, les autorités du groupement Bolema, dans le secteur de Ruwenzori, ont réuni à Kabalwa les cultivateurs et acheteurs de cacao et de café pour une séance de sensibilisation et de concertation. Situé à quelques kilomètres de Nzenga/Kasusu, dans le territoire de Beni, le village de Kabalwa a accueilli cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre de l’application d’une nouvelle directive édictée par le gouverneur de province.
Selon Paluku Fatiri Boozi, secrétaire administratif du groupement Bolema, cette mesure ne vise pas uniquement à mettre fin aux vols de cacao dans les champs, mais également à enrayer la criminalité croissante qui gravite autour de ce produit stratégique. Avec sa forte valeur économique, le cacao attire non seulement les acteurs du marché formel, mais aussi des réseaux parallèles qui prospèrent grâce à l’anarchie commerciale.
Pour renforcer le contrôle, Maloba Mambruki Esdras, chef du village Kabalwa, a rappelé que seuls les acheteurs clairement identifiés par les autorités sont désormais habilités à acquérir ou à vendre du cacao et du café. Il a insisté sur le fait que toutes les transactions devront obligatoirement se faire dans des dépôts certifiés, disposant de documents réglementaires, et que chaque planteur ou acheteur devra détenir une carte d’identification officielle délivrée par les services compétents.
Ces restrictions s’accompagnent d’un suivi rigoureux sur le terrain. Des contrôles inopinés sont prévus pour s’assurer que les directives soient respectées, afin d’éviter que le commerce informel ne continue à alimenter des filières criminelles. Cette vigilance accrue devrait aussi contribuer à améliorer la traçabilité des produits et à renforcer la crédibilité du cacao et du café du Ruwenzori sur les marchés nationaux et internationaux.

Van Germain KATSIWA est chargé de communication au sein de la COPAK (Compagnie des Produits Agricoles du Kivu) a salué cette décision, soulignant que la régulation du secteur est une étape incontournable pour sécuriser les revenus des producteurs, protéger la filière contre les détournements et favoriser une économie locale saine. Selon lui, « un marché structuré profite non seulement aux cultivateurs mais aussi à toute la communauté, en limitant l’emprise des réseaux criminels et en stimulant un commerce plus équitable ».
Avec cette nouvelle réglementation, les autorités du groupement Bolema espèrent instaurer un climat de confiance et de sécurité autour du cacao et du café, piliers économiques de la région. Leur mise en œuvre effective dépendra cependant de la collaboration de tous les acteurs producteurs, acheteurs, autorités et services techniques afin que cette richesse agricole devienne un véritable moteur de développement et non un vecteur d’insécurité.
Romulus Nguru Nzalumbo, depuis Mutwanga.