
Une vive tension règne depuis les premières heures de ce lundi 14 juillet au rond-point Nyamwisi, en plein cœur de la ville de Beni, au Nord-Kivu. Des veuves de militaires et des orphelins se sont rassemblés pour exprimer leur désespoir face à une situation devenue intenable. Ces femmes et enfants, dont les proches ont trouvé la mort dans la lutte contre le M23, réclament avec force le paiement des salaires dus aux militaires décédés.
Érigées en barricades, des pneus enflammés bloquent désormais la circulation, transformant cette artère centrale en un lieu de contestation et de revendication. Les manifestants dénoncent non seulement le retard des paiements, mais également les conditions de vie précaires auxquelles ils font face quotidiennement dans cette région affectée par le conflit.
« Nous avons perdu nos maris et nos pères sur le champ de bataille, et nous n’avons rien à manger, rien à offrir à nos enfants. On nous dit toujours que les salaires sont bloqués au niveau de l’inspection générale des FARDC », témoigne une veuve au micro de Djuria Mireille. La colère dans sa voix est palpable, tandis qu’elle décrit les difficultés à subvenir aux besoins de sa famille depuis la mort de son mari soldat. « Nous ne demandons pas des faveurs, mais simplement ce qui nous revient de droit. Nos hommes se sont battus pour ce pays, et nous méritons d’être soutenues ».
Les témoignages des orphelins présents ajoutent une autre dimension à cette manifestation. Un jeune garçon, avec des larmes aux yeux, évoque son père, un militaire dont il n’a jamais vu le salaire. « J’aimerais pouvoir aller à l’école, mais sans moyen, c’est impossible », confie-t-il. Son regard triste est le reflet d’une génération marquée par la guerre et l’absence.
La situation à Beni est amplifiée par l’instabilité et les crises répétées, exacerbant ainsi les difficultés des familles touchées par la perte de leurs proches. Aujourd’hui, cette mobilisation est davantage qu’un simple appel au soutien financier ; elle représente un cri du cœur pour la reconnaissance et la dignité.
Alors que la tension augmente, les autorités locales sont appelées à réagir rapidement pour éviter que cette situation ne dégénère davantage. Les veuves et orphelins expriment leur détermination à continuer la lutte jusqu’à ce que leurs droits soient pleinement respectés.
Remias Sumaïli