La ville de Beni fait face à une pression humanitaire croissante avec l’arrivée de plus de 22 000 ménages déplacés, principalement en provenance de Goma, Kaynama, Lubero et Konsor. Ces familles, contraintes de vivre chez des proches ou à la belle étoile, connaissent une vulnérabilité extrême.
Madame Estumé Lekopo, cheffe de division provinciale des Actions humanitaires au Nord-Kivu, alerte sur la gravité de la situation. « Certains dorment dans les cimetières ou sur les boulevards, exposés aux maladies. Des enfants tombent déjà malades à cause des conditions de vie déplorables », déplore-t-elle.
Face à l’absence d’une réponse nationale immédiate, plusieurs initiatives locales ont été lancées. Des campagnes de collecte de fonds sont menées dans les églises, les écoles et auprès des personnes de bonne volonté. Ces actions visent à apporter une aide de proximité aux déplacés.
Mme Lekopo encourage également les familles déplacées à s’impliquer dans de petits travaux pour subvenir à leurs besoins : « Qu’ils ne restent pas les bras croisés. Qu’ils frappent aux portes et s’intègrent dans les activités génératrices de revenus. »
La responsable humanitaire appelle la population de Beni à faire preuve de compassion et de solidarité : « Je demande à la population d’être flexible, courtoise et compatissante. Ce sont nos frères et sœurs. »
Ce déplacement massif est une conséquence directe de l’insécurité persistante dans l’est de la République démocratique du Congo, alimentée par les exactions de groupes armés locaux et étrangers. Beni demeure l’une des principales zones d’accueil des déplacés internes, malgré ses propres défis en matière d’infrastructures et de services sociaux.
Justin Mupanya