
La société civile forces vives de la localité de Baswagha-Lubena, dans le groupement Baswagha/Madiwe, territoire de Beni, a saisi le Gouverneur militaire du Nord-Kivu à travers une lettre officielle pour dénoncer la dégradation jugée alarmante de la situation sécuritaire dans l’agglomération de Cantine, ainsi que dans l’ensemble du groupement.
Dans cette correspondance, rendue publique au cours du week-end, les forces vives font état d’incursions répétées d’hommes armés non identifiés, ciblant principalement les opérateurs économiques locaux. Selon la société civile, ces attaques ont déjà entraîné la fermeture et le déplacement de plusieurs activités commerciales, avec de lourdes conséquences sur l’économie locale et la survie de nombreuses familles.
Adressée au Général-major Kakule Somo Evariste, Gouverneur militaire du Nord-Kivu, la lettre souligne que, malgré la présence des forces de sécurité dans la zone, aucun bandit n’a jusqu’ici été interpellé. Une situation qui, selon les signataires, alimente un climat de peur généralisée, une méfiance croissante envers les services de sécurité et un profond sentiment d’abandon au sein de la population.
La société civile relève également que cette insécurité survient en pleine période des festivités de fin d’année, un moment où les habitants espéraient vivre dans un climat de paix. À Cantine, la population vit désormais dans une psychose permanente, craignant de nouvelles attaques aussi bien de jour que de nuit.
Face à cette situation, la société civile forces vives de Baswagha-Lubena formule plusieurs recommandations, notamment : le déploiement urgent et visible d’un dispositif sécuritaire renforcé à Cantine ; la mise en œuvre effective des engagements sécuritaires pris lors du passage du Gouverneur dans la zone ; la désignation d’un délégué permanent du Gouvernement provincial à Cantine pour assurer un suivi quotidien de la situation ; le renforcement des moyens logistiques et de mobilité des services de sécurité ; ainsi que le changement des agents de sécurité jugés inefficaces.
Qualifiant cette démarche d’« alerte rouge », la société civile estime que sans une réaction rapide et concrète des autorités, la situation pourrait dégénérer et entraîner des tensions sociales incontrôlables.
À travers cette initiative, les forces vives de Baswagha-Lubena disent attendre une réponse immédiate des autorités provinciales, afin de restaurer la sécurité, la confiance de la population et la stabilité dans cette partie du territoire de Beni.
Thanks-Aiglon Mukanda Paluku