Le groupement Laddedjo, situé à environ 5 kilomètres du site de Rho, dans le secteur des Walendu Pitsi en territoire de Djugu (Ituri), traverse une situation critique marquée par l’insécurité et une détérioration alarmante des conditions humanitaires. C’est ce que révèle une mission de monitoring menée du 8 au 11 novembre 2025 par une structure locale de défense des droits humains.
Depuis 2024, cette entité est confrontée à une recrudescence d’attaques armées attribuées à des groupes rebelles opérant dans les villages de Maze, Jissa, Tete, Bujbu, Dzengene et Njer. Ces violences ont provoqué des déplacements massifs de la population vers des zones jugées plus sûres. Le dernier bilan fait état de plus de 1 200 ménages déplacés, 150 cas d’incendies de maisons, 10 morts et plusieurs blessés.
Sur le plan sécuritaire, les populations dénoncent l’absence des FARDC et de la police, l’inaction de la Monusco et la montée des exactions : pillages, violences sexuelles, traumatismes psychologiques. En matière humanitaire, les déplacés manquent de vivres, d’eau potable, d’abris et d’accès aux soins.
Recommandations pressantes
Face à cette situation, la structure des droits humains recommande :
- À la Monusco, d’élargir ses patrouilles jusqu’à Laddedjo et d’intervenir rapidement en cas d’attaque.
- Au Gouvernement congolais, de restaurer l’autorité de l’État et de désarmer les groupes armés actifs dans la zone.
- Aux partenaires humanitaires (OCHA, ONG, etc.), de considérer Laddedjo comme zone prioritaire et d’y mener des interventions d’urgence équitables et durables.
Cette crise ne se limite pas à Laddedjo. D’autres groupements du territoire de Djugu, tels que Ndjauhdha, Gokpa, Djasit, Mbr’bu, Dz’na, Linga, Dhendo et Laudjo, vivent une situation similaire marquée par un constant abandon humanitaire.
Justin Mupanya