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Ituri : la Société Civile exige des comptes sur la RN27 et les recettes douanières

Dans une lettre ouverte datée du 4 novembre, la Coordination provinciale de la Société Civile Forces Vives de l’Ituri interpelle les autorités sur deux dossiers jugés préoccupants : la dégradation de la Route Nationale 27 (RN27) et le coulage présumé des recettes issues des produits pétroliers au poste douanier de Mahagi.

La RN27, qui relie Bunia à Mahagi, est décrite comme « pratiquement impraticable » par la Coordination. Malgré un contrat de réhabilitation confié à l’entreprise ORC en 2023, l’état de la route continue de se détériorer. Des centaines de véhicules seraient embourbés à proximité de Bunia, perturbant l’approvisionnement en marchandises et provoquant une hausse des prix sur les marchés locaux.

Face à cette situation, la Société Civile demande la résiliation du contrat avec ORC, estimant que l’entreprise a failli à ses engagements. Elle met en garde contre une éventuelle contestation du péage routier par les usagers, si aucune amélioration n’est constatée.

Parallèlement, la Coordination soulève des inquiétudes sur la gestion des redevances pétrolières. En août 2025, sur 750 camions enregistrés à Mahagi, seuls 163 auraient payé la taxe FONER, fixée à 3 100 francs congolais par véhicule. Selon les estimations de la Société Civile, ce manque à gagner pourrait représenter plusieurs millions de francs non perçus par l’État congolais.

Ces irrégularités, déjà dénoncées en avril 2024, semblent perdurer. La Coordination évoque un « système de coulage » qui impliquerait des complicités à différents niveaux de l’administration. Elle appelle à une enquête judiciaire pour établir les responsabilités et demande au FONER de clarifier ses relations contractuelles avec la DGDA.

Enfin, la Société Civile propose l’ouverture d’un guichet spécial FONER en Ituri, afin de garantir que les recettes collectées soient directement affectées à l’entretien des routes provinciales.

Par cette lettre, signée par son coordonnateur Dieudonné Lossa Dhekana, la Société Civile réaffirme son rôle de veille citoyenne et exige des mesures concrètes pour mettre fin à la dégradation des infrastructures et à la mauvaise gouvernance financière.

Justin Mupanya

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