
À la suite de la publication du nouveau gouvernement congolais, la coordination provinciale de la société civile en Ituri appelle les autorités nationales à faire de la pacification de cette province une priorité absolue. Dans une déclaration rendue publique ce samedi à Bunia, le coordonnateur provincial, Dieudonné Lossa, a exprimé ses préoccupations et ses attentes face à une situation sécuritaire et humanitaire qu’il juge alarmante.
Selon Lossa, la nouvelle équipe gouvernementale ne marque pas une rupture significative avec la précédente. « C’est presque le même gouvernement, avec quelques nouveaux membres », a-t-il déclaré, regrettant l’absence d’un renouvellement profond susceptible d’apporter des réponses concrètes aux défis persistants dans l’est du pays.
La province de l’Ituri est confrontée depuis plusieurs années à des violences armées récurrentes, ayant entraîné des milliers de morts, des déplacements massifs de populations et une paralysie des activités économiques. Pour la société civile, cette crise prolongée nécessite une réponse urgente et coordonnée. « L’Ituri a été largement négligée par le précédent exécutif, notamment en matière d’infrastructures et de programmes de pacification », a souligné Lossa, appelant à des « mesures de grande envergure » pour restaurer la paix.
Concernant l’état de siège toujours en vigueur dans la province, le coordonnateur déplore le maintien des mêmes responsables sécuritaires, tout en espérant une application plus efficace des mesures existantes. « Nous souhaitons que cette équipe aille plus loin pour que la situation soit enfin maîtrisée », a-t-il plaidé.

La situation humanitaire reste critique. Plus de 67 sites officiels accueillent des déplacés internes, contraints de vivre dans des conditions précaires depuis parfois huit ans. « Ce n’est pas normal que des Congolais vivent déplacés dans leur propre pays depuis si longtemps », a dénoncé Lossa, insistant sur la nécessité de restaurer la sécurité pour permettre le retour des populations dans leurs villages et la reprise des activités agricoles, commerciales et pastorales.
En conclusion, la société civile propose une approche intégrée, combinant sécurité, développement et assistance humanitaire. Pour Dieudonné Lossa, seule une stratégie globale et inclusive permettra de « redonner espoir à la population iturienne » et de tourner définitivement la page de la violence.
Justin Mupanya