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Uvira : la marche contre le général Gasita réprimée, version divergente entre société civile et armée

Une manifestation pacifique organisée lundi 08 septembre à Uvira contre le général Olivier Gasita a viré au drame. Selon un bilan provisoire communiqué par la société civile, au moins cinq personnes auraient perdu la vie et plusieurs autres auraient été blessées lors de l’intervention des forces de l’ordre.

Les manifestants accusent l’officier des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) d’entretenir des liens avec le mouvement rebelle M23-AFC. Des banderoles et pancartes brandies lors de la marche exigeaient son départ immédiat de la région.

« Nous marchions pacifiquement pour dénoncer la trahison, mais l’armée a choisi de tirer sur la population », témoigne un habitant d’Uvira joint par téléphone.

Dans une sortie médiatique ce même lundi, les FARDC ont donné leur version des faits. Selon l’armée, cette marche pacifique avait été initiée par les coordonnateurs des sociétés civiles d’Uvira, Fizi, Mwenga et environs. Les FARDC affirment avoir « accusé réception du mémo » des manifestants et promettent de le transmettre aux autorités compétentes.

Contrairement aux informations diffusées sur les réseaux sociaux, l’armée évoque un bilan provisoire d’un seul décès : un enfant de 12 ans atteint par une balle perdue. Neuf autres personnes auraient été blessées, dont quatre militaires et cinq civils, « à la suite des désordres orchestrés par certains manifestants incontrôlés qui voulaient à tout prix pénétrer l’enceinte de l’État-major du secteur Sukola 2 Sud basé à Uvira ».

Les FARDC précisent qu’un calme précaire règne actuellement dans la zone, tout en annonçant que des informations complémentaires seront communiquées au fur et à mesure de l’évolution de la situation sécuritaire.

Face à la tension, l’armée appelle la population d’Uvira, Fizi et ses environs à « ne pas céder à la panique », dénonçant une « campagne de désinformation orchestrée par le M23-AFC et leurs alliés, soutenus par l’armée rwandaise », qui viserait selon elle à déstabiliser la région par la propagande sur une prétendue « République d’Uvira, Fizi et Mwenga ».

Cet appel au calme vise, selon les FARDC, à préserver la cohésion nationale entre les forces armées, les groupes Wazalendo et la population du Sud-Kivu, dans un contexte où « la guerre de l’information est devenue un champ de bataille à part entière ».

Remias Sumaïli

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